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Les semenciers appellent l’UE à maintenir la dynamique d’innovation

Rémi Bastien, vice-président de l'UFS, et Olivier Paul, nouveau président, jeudi 14 décembre, à Paris.

Alors que le chiffre d’affaires de la filière semences et plants est en hausse sur la campagne 2022-2023, l’Union française des semenciers demande une politique « volontariste » au niveau européen pour sécuriser la production de semences et soutenir la capacité d’innovation des entreprises.

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« Avec 13 % de chiffre d’affaires investis dans la recherche et développement en moyenne (soit près de 500 M€ par an), la capacité d’innovation des entreprises semencières est un levier indispensable pour relever les défis agricoles et alimentaires », a indiqué l’Union française des semenciers (UFS), jeudi 14 décembre, lors de sa conférence de presse annuelle à Paris.

Optimiste pour le règlement sur les NGT

Alors que les ministres européens ne sont pas parvenus à trouver un accord, lundi 11 décembre, sur la proposition de réglementation concernant les plantes issues de nouvelles techniques génomiques (NGT), l’UFS se dit encore optimiste pour une adoption avant les élections européennes de 2024. Selon Rémi Bastien, vice-président de l’UFS, la Belgique, qui prend la présidence de l’UE ce 1er janvier, devrait aussi pousser le dossier comme la présidence espagnole actuelle.

Le syndicat des semenciers a présenté ses propositions à l’attention des candidats aux européennes, avec deux grandes attentes : sécuriser la production de semences et maintenir la dynamique d’innovation. Il appelle notamment à « un dialogue ouvert et constructif » pour obtenir un « cadre clair » sur la question des NGT qui constituent un outil supplémentaire pour la sélection variétale. « Notre secteur doit être mieux identifié et reconnu par les décideurs européens comme un levier stratégique de premier plan pour contribuer aux défis de transition agroalimentaires en Europe », a insisté Olivier Paul, nouveau président de l’UFS depuis le 7 novembre.

Bilan positif de la campagne 2022-2023

L’Union française des semenciers a par ailleurs dressé un bilan positif de la campagne 2022-2023. Les aléas climatiques ont été moins pénalisants que lors de la campagne précédente touchée par la sécheresse, et les rendements meilleurs. Les surfaces de production ont toutefois reculé pour la majorité des filières, avec 381 000 ha en 2023, soit une baisse de 3 % par rapport à 2022.

« Cette baisse est liée à une moindre attractivité pour les agriculteurs de la multiplication dans un contexte de prix élevés des commodités agricoles et d’accès à l’eau aléatoire », a indiqué Olivier Paul. Il a mis en avant la mobilisation de la filière pour faire reconnaître la spécificité et le caractère stratégique des semences justifiant des mesures de restriction d’eau adaptées.

Balance commerciale en hausse de 10 %

Avec un chiffre d’affaires en hausse, à 3,6 Mds€ en 2022-2023, la France reste le premier producteur de semences européen et le premier exportateur mondial. La balance commerciale du secteur semences et plants s’élève à 1,124 Md€ pour la France, en croissance de 10 % en valeur grâce à l’inflation. En volume en revanche, elle est en recul, de 4 à 5 %.

La moitié de cette balance commerciale est portée par le maïs. Ce dernier est toutefois stable en valeur cette campagne alors que les semences potagères et florales sont en hausse de 14 % grâce, notamment, aux légumineuses. La balance commerciale est en baisse pour les oléagineux mais redevient positive pour la filière betteraves, à + 10 M€ contre -44 M€ la campagne précédente. « La Russie a importé plus de betteraves que l’année précédente », a précisé Olivier Paul.

Russie, premier pays pour l’export

La Russie est la première destination d’exportation des semences françaises hors Union européenne, pour 120 M€. Mais les autorités russes sont en faveur d’une plus grande indépendance en termes d’approvisionnement de semences. Un décret paru en mai 2023 met en avant « un objectif d’autosuffisance de 75 % à atteindre en 2030, avec l’ambition de développer les filières de production de semences locales et de réduire les importations », explique l’UFS.

En septembre 2023, ont été mises en place des normes technologiques pour la commercialisation des semences plus restrictives que les normes internationales. Des contingents d’importation de semences ont été annoncés. « La Russie devient un marché de plus en plus autonome et difficile pour les exportations françaises et européennes, déplore Olivier Paul. L’Ukraine, de son côté a une certaine résilience et est revenue à un plan de production local du même niveau qu’avant-guerre. »

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